Marine de Soos est une adepte de la litote sculpturale. Ses œuvres troublent par une retenue et une simplicité qui font vaciller l’émotion. Au sens premier du terme, elle « in-forme » des personnages, qui expriment une force paradoxalement née de leurs douceur et délicatesse.
Sous l’influence d’une enfance en Afrique qui a gravé la mémoire de son cœur, Marine parvient à exprimer dans ses œuvres une sensualité épurée à la Giacometti, sur un mode plus voluptueux, mais toujours en pudeur.
Dotée de cette faculté rare des artistes à appréhender l’universel sous le singulier, elle semble donner vie à ses élégantes sculptures, qui exhalent la sagesse ancestrale des populations d’Afrique ou d’Indonésie et diffusent un sentiment d’éternité sereine, à l’instar des vaches sacrées de l’Inde ou des éléphants d’Afrique, des bergers Massaïs, ou des femmes birmanes, dont le regard se perd dans l’infini.
Décrire leur quiétude rayonnante est une gageure pour les mots, alors d’un faible secours, sauf pour inspirer l’envie de vivre l’expérience balsamique d’une rencontre de ces sculptures.
Ne vous privez pas du choc poétique de leur découverte, au gré des expositions où elles seront présentes cet automne :
Visuels : J-M de Pas ; Marine de Soos
Légende de la sculpture : Grand Pousseur de Lune, Bronze