Le « negotium » décrit le tumulte de celui occupé à ses affaires ; à l’opposé, « l’otium » définit la plage de son temps que l’homme réserve à la réflexion, aux plaisirs de l’amour, de l’amitié, de l’écriture ou de la musique. Il évoque ainsi LE loisir mais non les loisirs, qui sont une autre forme d’agitation.
En grec, l’otium s’appelle « skholé » qui laisse deviner notre mot école, ce lieu ouvert à ceux qui n’ont pas l’obligation d’assurer leur subsistance et peuvent se consacrer à acquérir des connaissances. Ainsi étymologiquement, l’otium est l’école des vacances et désigne le temps nécessaire pour apprendre à vivre dans un désir de vérité, sans être freiné ni dissuadé par des considérations d’ordre matériel.
Se sachant éphémère, l’homme aime à temporaliser son quotidien, ses activités, se fixer des taches à accomplir mais vivre est un art qui requiert également l’aptitude à se ménager des pauses nécessaires au repos de l’intelligence.
Au demeurant, les « vacances » ne sont qu’un cas particulier de la « vacance » qui permet de se déprogrammer, se dépayser en pratiquant musique, peinture, écriture, sport ou farniente.
En réaction à l’impatience d’un quotidien superficiellement agité, notre âme a besoin de calme, d’air de rien et du bleu repos des mers.