Expr. En cette période de fêtes, la précision sémantique ne nuit pas à la pétillance de cette boisson festive ; ainsi, la proximité homonymique des deux expressions n’exclut-elle pas différence de signification ?
1. « Sabrer le champagne » décrit la méthode d’origine militaire utilisée pour ouvrir, avec efficacité napoléonienne, une bouteille de champagne en cassant le col à l’aide d’un sabre par un coup sec de sa lame sur la partie supérieure du fût.
2. Sabré ou non, il est alors possible de « sabler le champagne », c’est-à-dire de le boire d’une traite, puisque tel est le sens de l’expression du XVIIIe siècle qui signifie « faire cul sec ». Pour autant, cette précipitation n’a pas pour origine une indélicatesse de gourmand impatient, mais nous vient du siècle des Lumières, où l’on soufflait dans la coupe pour l’enduire de buée, avant de la saupoudrer de sucre pour rendre le vin plus pétillant. Cette adjonction commandait alors de le boire rapidement, diligence rappelant celle du fondeur qui faisait couler un métal en fusion dans un moule de sable fin, au terme d’une opération nommée « sablage ».