Au 1er janvier 2006, les juges consulaires parisiens et leur Barreau endosseront une fois leurs habits de dompteur pour apprivoiser un texte tant prolifique que porteur d’espérance : je veux parler, bien sûr, de la nouvelle loi de sauvegarde des entreprises.
Le siècle avait cinq ans et accouchait déjà de la septième réforme concoctée en vingt décennies : 3 au 19ème siècle, 6 au 20ème siècle, combien au 21ème ? Que ne médite t-on davantage Alain le Philosophe ? N’est pas lui qui disait dans « Propos sur les Pouvoirs » : « Personne ne fait les lois. Elles se font… et poussent de la société des hommes comme des rejetons poussent d’un rosier. Non pas où on les voudrait, ni comme on les voudrait. Mais on en prend son parti ; le jardinier n’a plus qu’à leur donner des soins, de l’air, en coupant les branches fatiguées ».
Mes chers maîtres, compagnons de cette nouvelle aventure, vous l’aurez compris : si le fauve vous fait peur et que vous êtes d’humeur virgilienne, délaissez le fouet du dresseur pour le sécateur du jardinier : l’important n’est pas la rose ?