À une époque de narcissisme de masse et qui vénère l’arrivisme, l’imposture s’enivre d’apesanteur morale. L’individu « bien dans sa peau », sûr de lui et dominateur est un modèle. Les journaux sont truffés de conseils et articles vantant ad nauseum la confiance en soi, albionisée en « self-estim ». Pourtant, cet emploi de l’anglais suscite confusion entre deux notions interactives mais différentes. La confiance en soi se mesure à l’aune de ses propres capacités, expérience, savoir-faire ou fiabilité dans l’action, tandis que l’estime est une notion plus fine ressortissant au registre de l’être et corrélée à la valeur que l’on s’accorde. Elle est aussi cardinale puisque étalonne le respect de soi. Pour autant, prouver sa valeur induit d’agir et c’est là que les notions font chorale et interfèrent ; l’estime se nourrit de la confiance en soi, laquelle par l’action éveille la reconnaissance d’autrui, qui aiguillonne l’estime. C’est un cercle vertueux.
Alors pour un juste équilibre, soutenons l’emploi du néologisme !